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Jeux paralympiques : « En France, on a pris le chemin de la professionnalisation tardivement », estime le sauteur en longueur Arnaud Assoumani

Il est l’une des figures françaises du handisport, un athlète spécialisé dans le saut en longueur, multimédaillé avec un record impressionnant à 7,82 m et engagé dans un combat pour l’égalité et pour améliorer l’accessibilité aux personnes en situation de handicap. A 38 ans, Arnaud Assoumani, né sans avant-bras gauche, espère décrocher une sixième médaille paralympique au Stade de France, dans la catégorie T47. Il concourt en milieu de programme, mardi 3 septembre. Interrogé par Le Monde, le 18 juillet, pendant sa préparation finale, le sauteur en longueur constate une amélioration de la médiatisation et de la visibilité des Jeux paralympiques. Auparavant, « nous avions l’impression d’être des athlètes de seconde zone », dit-il.
Je me sens bien. Lors des championnats de France à Albi [les 13 et 14 juillet], je réalise ma meilleure performance de l’année [7,07 m]. Cela reste mieux que ce que j’ai fait ces dernières années, mais, surtout, je peux encore monter en puissance (…). Le podium devrait se jouer au-delà de 7,30 m. Je suis assez excité avant le 3 septembre.
Je ne me pose pas la question de cette manière. J’ai été blessé assez souvent pendant ma carrière. Tokyo a été une déception [8e place], mais je revenais de ma plus grosse blessure [une rupture du tendon d’un muscle de la cuisse, le semi-tendineux]. Je sens que je progresse encore sur certaines choses.
Après 35 ans, la manière de s’entraîner est différente : on fait plus attention à la préparation mentale, au sommeil, à la nutrition. Je suis passionné par mon sport et engagé en tant qu’ambassadeur de Paris 2024. Je le suis aussi pour plusieurs associations qui militent pour plus d’égalité et d’accessibilité, notamment au niveau des transports, de l’hébergement, de l’accès à la culture et à l’éducation. Les Jeux paralympiques sont un catalyseur de tous ces thèmes, qui bénéficient de peu de couverture médiatique.
Si l’on parle de l’aspect médiatique et de la visibilité, on part de loin mais c’est beaucoup mieux. En France, nous étions en retard par rapport aux pays anglo-saxons. Avant 2016, il n’y avait pas de direct à la télévision. Lorsque je gagne mes premières médailles [le bronze à Athènes en 2004 puis l’or à Pékin en 2008], il n’y avait que du différé. Je me souviens avant notre départ pour la Chine, nous étions réunis avec quelques athlètes et les commentateurs des Jeux olympiques évoquaient la fin de l’événement sans même mentionner les Jeux paralympiques à venir. On avait l’impression d’être des athlètes de seconde zone. Non, on est là en fait !
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